L’École de Paris compte parmi les grands chapitres de l’histoire de l’art du XXe siècle. Ce terme, apparu dans les années vingt sous la plume d’André Warnod pour désigner une situation spécifique à la capitale, foyer de création incontournable, à la fois aimant et réflecteur auprès de la communauté artistique internationale, a été reconduit après la deuxième guerre mondiale. En 1945, Paris est toujours ce «phare» qui attire les artistes des quatre coins du monde, venus y chercher la liberté de création et la reconnaissance à partir d’un engagement irréversible. Le terme sera conservé, repris par les critiques qui parleront de la «Nouvelle école de Paris», ou encore de la «Seconde école de Paris», puisque rien ne peut lui être comparé, mais aussi pour éviter l’écueil d’un amalgame ambigu. Si le mot école n’est pas à prendre ici dans son acceptation littérale, il revêt dans les années cinquante, une signification insigne de la liberté d’expression vécue conjointement dans ces années de combat, par les artistes et par les critiques engagés à défendre la figuration ou l’abstraction. Ces années pionnières qui voient l’émergence de l’abstraction lyrique, rivale de l’abstraction géométrique, plus radicales entre elles qu’envers une figuration qui ne cède pas sur son terrain, sont riches de conquêtes plastiques, d’affirmations de personnalités aujourd’hui reconnues internationalement. Chaque faction, chaque courant esthétique a ses représentants, ses thuriféraires qui se retrouvent dans les salons nés après la guerre : salons de Mai, des Réalités Nouvelles, des Peintres Témoins de leur Temps, Comparaisons, École de Paris, vitrines irremplaçables de l’art vivant. Entre 1945 et 1965 la scène artistique française connaît un dynamisme qui explique cette diversité stylistique, cette cohabitation d’expressions pour de nouvelles avancées dans une histoire de l’art autant faite de ruptures, que de continuités. Il est temps de replacer les faits dans leur réalité historique. C’est la mission que l’auteur s’est imposée. À partir des documents contemporains étudiés, des archives consultées enrichis, des nombreux entretiens de l’auteur avec les artistes, protagonistes, acteurs et témoins de cette époque, cet ouvrage scientifique s’impose comme le témoignage unique de vingt années de peinture à Paris. À partir de textes biographiques et monographiques consacrés à chacun des peintres qui ont fait de Paris le carrefour de l’art ouvert sur le monde, le Dictionnaire des Peintres de L’école de Paris, 1945-1965, est à ce jour un livre sans équivalent, qui prend acte de la vitalité de la vie artistique à Paris et de ses peintres, certains célèbres, d’autres en phase d’une reconnaissance désormais historique.
Lydia Harambourg, historienne, critique et écrivain d’art, spécialiste du XIXe et XXe siècle, et plus particulièrement de la seconde École de Paris, dont elle a publié un Dictionnaire des Peintres de l’École de Paris chez Ides et Calendes. Auteur de monographies et de préfaces d’artistes modernes et contemporains. Tient la chronique hebdomadaire des expositions dans la revue « La Gazette de l’Hôtel Drouot » depuis 1998.
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