Entretien avec Baron-Renouard

Gustave Blain : Que peignez-vous ?

Marchande de fleur à Schanghaï
Marchande de fleur à Schanghaï

Baron-Renouard : Je trouve des branches d’arbres, des ronces, des épaves sur les plages, je trouve aussi des morceaux de troncs qui, par la suite, vont m’inspirer. Je fais de la macro-photo. Les clichés (macro-photo) rentrent dans ma peinture, non pas en les copiant, mais après que mon esprit les ait pensés et travaillés. J’enregistre ce que je vois comme les paysages vus d’avion. Ceux de la guerre bien sûr et ceux que j’ai réalisés tout au long de ma vie comme ces nombreux clichés au dessus de l’Alaska à dix kilomètres d’altitude. Et plusieurs années après dans mes toiles, je retrouve certains de ces paysages, un lac, une rivière, un vallon. J’ai dessiné des estuaires, la mer intérieure. Parfois, on me demande ce que cela représente. Alors, je réponds la nature. En réalité ce que je peins, c’est l’espace, le temps, la musique, la poésie, le vent… En savoir plus : Baron Renouard et Lydia Harambourg nous répondent…

GB : Comment travaillez-vous ?

B-R : Je commence par créer sur des petits formats, des schémas de construction. Très souvent j’utilise de la matière telle des morceaux de ficelle pour donner un rythme à la future composition. Le schéma réalisé, je travaille la couleur qui apporte à mes formes une poésie, une musique, une spiritualité. Le travail de la couleur est primordial, c’est cette étape qui donne l’âme à la toile. Je peins à plat puis comme de nombreux peintres japonais, ma pensée vient en travaillant, elle s’ajoute à mes deux premières étapes (schéma de colorisation). Lorsque ma toile a séché, j’utilise du papier de verre afin de faire réapparaître certaines couches inférieures… En savoir plus : Baron Renouard nous explique

GB : Quel est votre lien avec l’Asie ?

Baron Renouard, Le Grand poisson chinois
Le Grand Poisson Chinois

B-R : J’ai participé à une quinzaine d’expositions au Japon et en Chine. L’Asie m’a énormément apporté dans la construction du vide et la conception du Zen. Mon grand-père, Paul Renouard avait déjà, à l’époque des liens étroits avec le Japon. D’ailleurs, le Musée National de Tokyo possède 200 gravures et dessins de lui. Ainsi à chaque fois que je m’y rends, je présente lors d’une même exposition les oeuvres de mon grand-père et les miennes.

… et avec la Bretagne ?

B-R : Vous remarquerez dans mes toiles de nombreuses vues aériennes ainsi que le flux et le reflux de la mer de la baie de Brignogan-plage. Ma vie se trouve dans mon œuvre, vous y trouverez tout ce qui m’a inspiré, tout ce qui m’a habité et ce qui m’habite encore aujourd’hui.

Baron-Renouard devant sa maison en Bretagne où il a séjourné tous les été pour travailler.
Baron-Renouard devant sa maison en Bretagne où il a séjourné tous les été pour travailler.

Autres sources d’information :

Retour de guerre, les débuts de Baron-Renouard – Vidéo
Peut-on peindre le vent ? réponse de Baron-Renouard – Vidéo
Baron-Renouard : vers l’abstraction – Vidéo
Baron-Renouard : méthodes du maître – Vidéo